Histoire de la télévision en Afrique noire francophone, des origines à nos jours - Par Tidiane DIOH

Lu Pour Vous avec Tidiane DIOH:
 

^{Kine Ndiaye reçoit Tidiane Dioh}

Tidiane DIOH, fonctionnaire international sénégalais, dirige, depuis mars 2004, le Programme médias de l’Organisation internationale de la Francophonie à Paris. Formé à l’Université de Liège, en Belgique, il a été journaliste au magazine international panafricain Jeune Afrique et à la chaîne de télévision internationale TV5 Monde. Il enseigne, par ailleurs, la géopolitique des médias à l’Université Sorbonne-Nouvelle, à Paris, où il a soutenu, dans le passé, sa thèse de doctorat en sciences de l’Information et de la Communication. Tidiane Dioh est l'auteur de plusieurs ouvrages dont, un, collectif, consacré aux Nouvelles approches des problématiques de communication sur l'Afrique subsaharienne/ Représentations, idéologie et instrumentalisation édité aux éditions L'harmattan, à Paris, en mai 2007, mais aussi de Touba, voyage au coeur d'un Islam nègre, publié aux éditions Alternatives, toujours à Paris, en juin 2007.
Avec cette Histoire de la télévision en Afrique noire francophone des origines à nos jours, l'auteur renoue avec sa spécialité. Ce livre raconte près de cinquante ans d’histoire de la télévision en Afrique noire francophone, sur un vaste ensemble géographique de plus de 10 millions de km² regroupant dix-sept Etats -Bénin, Burkina Faso (ex-Haute Volta), Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo- pour une population d’environ 217 millions d'habitants. L’ouvrage s’enchaîne sous forme de récit avec son rythme propre, ses temps d’arrêt, ses accélérations, mais aussi ses intrigues et ses acteurs.
A travers cette chronique, Tidiane Dioh a voulu raconter la singulière saga du petit écran en Afrique noire francophone à travers une très triple expérience : celle du chercheur et de l’enseignant qui, durant des années, a lu, tenté de comprendre et d’analyser ; celle du journaliste qui a sillonné l’Afrique de part en part, écouté les hommes, observé les médias, collecté des données, enquêté, questionné, recoupé, comparé et actualisé; enfin, celle du fonctionnaire international en charge d’un Programme d’appui aux médias du Sud dont le spectre couvre tous les pays dont il est question ici. Autant de points de vue, de postures, d’expériences entremêlées, de sources et d’angles de vue qui informent le regard du lecteur.
Le lecteur découvre, au fil des pages, une histoire de la télévision, qui est, en soi, une histoire politique. Ce captivant et vertigineux récit qui narre, dans le menu, l'implantation du petit écran dans ces Etats africains nouvellement indépendants, commence au Congo Brazzaville, à l'extrême fin de novembre 1962 pour se conclure en décembre 1992, au Rwanda. Cette histoire, qui est singulière à tout point de vue, est tributaire, dès les origines, des coups d'Etat et coups de force (Haute Volta, Bénin), de la diplomatie d'influence sous-régionale (Togo, Congo Belge) de divergences au sommet de l'Exécutif (Sénégal), de la lutte contre l'analphabétisation (Côte d'Ivoire, Niger) d'équilibres régionaux à l’intérieur d’un même espace national (Cameroun), de prouesses technologiques à nulle autre pareille (Burundi, Rwanda, Tchad), mais aussi et surtout de l'état des relations diplomatiques du moment avec la France, omniprésente figure tutélaire. La Libye d'un certain Mouammar Kaddafi, sur fond de lutte d'influence avec la France justement, déjà -serait-t-on tenté de dire- équipe les télévisions du Bénin, du Mali et de la Guinée. L'iconoclaste Jean-Bedel Bokassa, fait appel à l'expertise israélienne alors que la Mauritanie sollicite l'Irak de Saddam Hussein.